Le DIDGI au service de stratégies nutritionnelles pour limiter la dénutrition chez la personne âgée

Contexte

Le défi à relever dans les années à venir est de faire en sorte que les personnes âgées puissent bien vieillir, rester en bonne santé et autonomes le plus longtemps possible afin d'accomplir au moins une partie ou la totalité des activités de la vie quotidienne et d'avoir une bonne qualité de vie en général. L'objectif de cette recherche est d’enrichir chaque composante d'un repas par une préparation gastronomique de haute qualité nutritionnelle et d'étudier son devenir digestif afin de mieux comprendre la cinétique de la disponibilité des micro et macronutriments et les interactions possibles. La supplémentation en protéines a été choisie en fonction de critères nutritionnels sensoriels et techno-fonctionnels rapportés par Duval et al 2021. L'objectif de l'étude est d'augmenter l'apport en protéines d'un repas complet grâce à un supplément introduit directement lors de la préparation de chaque plat, afin d'apporter un maximum de protéines facilement assimilables et de bonne qualité au cours d'un repas, avec une approche in vitro, jusque-là inédite.

Résultats

Comme attendu, le repas supplémenté a fourni plus de protéines que le repas témoin, mais la digestibilité des protéines était plus élevée, comme le montre la libération de peptides plus importants et d'acides aminés libres. La diversification de la source des suppléments de protéines (animales, laitières et légumineuses) a favorisé un profil équilibré d'acides aminés essentiels pour chaque plat. De plus, il est à noter la forte augmentation de leucine libérée, comparable à la fourchette préconisée chez les personnes âgées pour favoriser l'anabolisme protéique. Ce résultat est tout à fait original, car il prend en compte la complexité du repas et les interactions impliquées dans le tube digestif, même avec une approche in vitro. Enfin, il souligne l'intérêt d'utiliser des formulations de plats pour répondre aux besoins nutritionnels des personnes âgées.

Perspectives

Ce travail a été complété par une étude clinique dans 10 maisons de retraite (EHPAD). Il est important de noter que ces menus enrichis ont aussi conduit à une prise alimentaire augmentée par les résidents. D'autres expériences à plus long terme pourraient être envisagées en évaluant d'autres effets bénéfiques de la leucine tels que l'amélioration des fonctions cognitives et la diminution des symptômes de dépression, améliorant ainsi la qualité de vie des personnes âgées.