Des solutions fiables pour pister le furane et ses dérivés dans les aliments infantiles

Contexte

Présents dans les aliments infantiles, le furane et deux de ses dérivés, le 2-méthylfurane (2-MF) et le 3-méthylfurane (3-MF), représentent un risque pour les enfants de moins de 3 ans en raison de leur possible cancérogénicité. Devant l’absence de méthode fiable et robuste pour quantifier ces composés furaniques, il était urgent de fournir une solution analytique pour répondre aux demandes des instances de sécurité sanitaire et des industriels.

Résultats

Le travail a consisté à comparer les performances de deux méthodes couplant en amont d’une analyse séparative par chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse haute résolution (GC-HRMS), la microextraction en phase solide (SPME) ou l’extraction par espace de tête statique (SHS). Les deux options analytiques ont été validées par l’approche du profil d’exactitude sur les purées de fruits et les poudres de laits infantiles. Le couplage SHS-GC-HRMS s’est révélé plus performant pour la quantification ciblée de composés furaniques. Cette méthode a permis de déterminer les concentrations en furane, 2-MF et 3-MF dans une large gamme de produits infantiles, incluant des petits pots à base de légumes, des purées de fruits, des céréales et des poudres de lait. Les petits pots à base de légumes, mélangés ou non avec du poisson ou de la viande, se sont avérés être les produits les plus contaminés en ces trois composés et des contributeurs majeurs au risque lié au furane pour les enfants de plus de six mois. En revanche, le couplage SPME- GC- HRMS s’est révélé plus pertinent pour l’exploration des autres composés furaniques susceptibles d’être cogénérés en même temps que le furane, le 2-MF et le 3-MF. Utilisée en analyse non ciblée, cette méthode a permis d’identifier 13 autres composés furaniques dans les aliments analysés, dont 5 n’avaient jamais été rapportés dans ce type de produits.

Perspectives

Les concentrations élevées révélées dans les petits pots à base de légumes montrent qu’il est urgent de trouver des stratégies de remédiation réalistes et faciles à mettre en œuvre pour diminuer le risque significatif lié aux composés furaniques dans ces produits. D’autre part, même si les teneurs détectées dans les poudres de lait infantiles semblent plus modérées, le changement récent de règlementation, qui préconise un enrichissement de ces produits en acides gras polyinsaturés qui sont des précurseurs des composés furaniques, incite à étudier l’impact de la formulation et des conditions de stockage de ces aliments infantiles sur la génération potentielle du furane et de ses dérivés.